L’effet papillon : L’histoire inspirante de « Son »
Régulièrement j’emprunte la rue Papillon qui dessert le Square de Montholon, véritable épicentre de mon secteur de prospection. Et je pousse les portes des immeubles mais ausssi des commerces au gré de mes pérégrinations quotidiennes. Mais, certaines histoires se démarquent par leur capacité à inspirer et à émouvoir. J’ai littéralement pris une claque lorsque j’ai écouté le témoignage de Son, devenu aujourd’hui patron de son restaurant vietnamien quelque part dans le 9e arrondissement de Paris.
La soupe Phô, succulente, y est préparée à feu doux pendant douze heures. Et le dessert qui tue, absolument imparable, c’est le pain perdu au filet de caramel servi avec une boule de glace Matcha.
Son crée lui même ses plats, animé par la passion de la cuisine et une qualité vitale qui a structuré son parcours : la curiosité.
L’histoire de Son, qui a quitté le Vietnam en tant que boat people à l’âge de 16 ans est un exemple frappant de l’effet papillon dans le monde réel. Son parcours, marqué par des épreuves et des triomphes, illustre comment des actions apparemment petites et des décisions prises dans des moments de désespoir peuvent avoir des répercussions profondes et transformer une vie entière.
De réfugié à restaurateur : un voyage de résilience
Son né en 1972 est donc arrivé en France à l’âge de 16 ans, sans famille, sans argent, et sans parler un mot de français. Son voyage vers la liberté avait commencé des années auparavant, lorsqu’il a fui le Vietnam avec son père, cherchant refuge de la persécution politique dans un camp de réfugiés en Malaisie, avant d’arriver finalement en France. Cette période de sa vie, marquée par l’incertitude et la lutte pour la survie, a forgé en lui une résilience et une détermination qui allaient s’avérer cruciales dans les années à venir.
L’innovation au cœur de la tradition
Après avoir passé plusieurs années à travailler dans différents restaurants à Paris et à Bobigny, Son a finalement ouvert son propre établissement, apportant une touche d’innovation à la tradition culinaire vietnamienne jusqu’à apprendre à accorder ses plats avec les vins de nos terroirs. Il a également introduit un nouveau concept avec le bol en pierre pour servir la soupe phô, une idée qu’il a inventée pour garder le plat chaud plus longtemps, améliorant ainsi l’expérience culinaire de ses clients. Cette innovation, simple mais efficace, est le résultat direct de son parcours unique et de sa compréhension profonde des besoins de ses clients.
L’effet papillon : des vagues de changement
L’histoire de Son est un témoignage éloquent de l’effet papillon, une théorie qui suggère qu’un petit changement peut entraîner des différences significatives à un autre endroit ou moment. Dans le cas de Son, c’est son départ du Vietnam et les épreuves qu’il a endurées que vous pourrez écouter dans le podcast qui ont conduit à la création d’un restaurant unique à Paris, influençant la vie de nombreux autres autour de lui, de ses employés à ses clients.
En partant du restaurant, j’ai remercié chaleureusement Son. Tout simplement d’être lui-même, sans le savoir il est devenu pour moi une source d’inspiration. Son nous rappelle que même dans les moments les plus sombres, il y a de l’espoir et que les décisions que nous prenons, aussi petites soient-elles, peuvent avoir un impact profond sur notre vie et celle des autres. Si vous cherchez un bon restaurant asiatique mais aussi rencontrer quelqu’un qui force le respect, par sa persévérance, l’innovation, la créativité et la résilience dont il a pu faire preuve pour accomplir sa passion, courez chez Son de la part de Catherine et Pierre. Il vous offrira 20% sur la note jusqu’au Dimanche 31 Mars 2024.
Restaurant le « 6Six »
6 rue Papillon
75009 Paris
Du Lundi au Samedi de 11h à 23 h
Réservations : 01 53 62 17 15, appelez de la part de Catherine et Pierre. Vous serez chouchoutés.
Les défis rencontrés par Son lorsqu’il a quitté le Vietnam en tant que boat people sont multiples et témoignent d’une résilience exceptionnelle face à des épreuves extrêmes. Voici les principaux défis qu’il a dû surmonter :
Naissance en 1972,
Emprisonnement de son père en 1975 pour 10 ans
Nouvelle peine de prison pour deux ans après une première tentative de fuite du Vietnam pour motif politique
Fuite et périls en mer en 1986
- Risque de vie ou de mort : Son a dû entreprendre un voyage périlleux en mer sur un petit bateau, où la mort était une possibilité réelle en raison des conditions précaires et des risques de naufrage.
- Manque de ressources : Durant la traversée, les réfugiés comme Son faisaient face à un manque de nourriture, d’eau et d’essence.
Camp de réfugiés 1986 – 1988
- Conditions difficiles : Son a passé trois ans dans un camp de réfugiés en Malaisie, où les conditions de vie étaient très dures.
Arrivée en France – 1988
- Barrière de la langue : À son arrivée en France à l’âge de 16 ans, Son ne parlait pas français, ce qui rendait l’intégration particulièrement difficile, notamment pour suivre une scolarité normale.
- Absence de soutien familial : Il est arrivé en France sans famille proche pour le soutenir, à l’exception de son père, avec qui il n’avait pas de ressources financières.
- Conditions de vie précaires : Son a dû faire face à des conditions de vie difficiles, avec le froid, la faim, et sans argent lors de son arrivée.
- Travail pénible : Pour subvenir à ses besoins, il a dû accepter un travail éreintant dans les champs, plantant des fleurs dans le froid, ce qui était particulièrement éprouvant pour lui qui venait d’un pays chaud.
Reconstruction et intégration
- Reconstruction personnelle : Son a dû se reconstruire personnellement et professionnellement, en commençant par des emplois modestes comme plongeur dans des restaurants avant de gravir les échelons.
- Séparation familiale : Il a également dû faire face à la séparation d’avec son père, chacun cherchant à survivre de son côté, avant d’apprendre le décès de son père.
- Débuts et Apprentissage :
- Plongeur, serveur, chef de rang, cuisinier, patron de restaurant :
- Rencontre avec le directeur du Fouquet’s : Son a rencontré le directeur du Fouquet’s à Paris, qui est devenu une figure paternelle pour lui et lui a beaucoup appris.
- Expérience dans la restauration : Il a commencé sa carrière en tant que plongeur, puis est devenu serveur dans un restaurant asiatique. Il a été promu chef de rang dans une brasserie.
- Travail chez Costes : Son a également travaillé pour le groupe Costes, connu pour ses brasseries de luxe à Paris, où il a acquis une expérience précieuse.
- Création de son propre restaurant
- Premier restaurant « Un jour à Hanoï » : En 2014, Son a ouvert son premier restaurant dans le 14e arrondissement de Paris, qui a été reconnu pour avoir l’un des trois meilleurs bò bún de la ville.
- Média et reconnaissance : Son restaurant a été mis en avant à la télévision et à la radio, ce qui a contribué à sa notoriété.
- Expansion : Fort de son succès, Son a ouvert un autre restaurant dans le 5e arrondissement, près du Jardin du Luxembourg, puis un autre dans le 13e arrondissement.
- Résilience et ambition : Son parcours depuis son arrivée en France en tant que réfugié politique à l’âge de 16 ans, en passant par des emplois précaires et des conditions de vie difficiles, jusqu’à devenir patron de son restaurant, témoigne de sa résilience et de son ambition.
« Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal, seul le courage de continuer compte »
Sir Winston Churchill
Ecoutez son histoire (50 mn) :