Comme Nogent sur Marne est bien connue pour sa communauté italienne, en tant qu’amateur de jazz, je ne pouvais pas manquer d’évoquer quelques italo-américains célèbres. Et d’abord le plus célèbre d’entre eux, Sinatra évidemment, « The Voice ». Mais aussi son compère du « Rat pack » Dean Martin et le sautillant Louis Prima, à qui on doit quelques pépites inoubliables du « livre de la Jungle ». L’Oran-Outang « King Louis » qui veut connaître le secret du feu dans le dessin animé de Walt Disney ? C’est lui !
Mais j’ai souhaité m’attarder sur John Pizzarelli, guitariste arrangeur et crooner de talent.
Né le 6 avril 1960 à Paterson dans le New Jersey, Pizzarelli a appris à jouer de la guitare dès l’âge de six ans grâce à son père Bucky Pizzarelli, une véritable légende de la guitare jazz aux États-Unis décédé récemment du covid. Son fils John a grandi en écoutant du swing et du jazz, notamment Les Paul et Django Reinhardt. Les voici réunis, père et fils plus que jamais complices. Ne vous laissez pas abuser par le faux rythme gentillet et scolaire du début de leur prestation, c’est pour mieux tromper l’ennemi. Pitreries et délire rythmique assurés (à partir de la quatrième minute), restez bien jusqu’à la fin de la vidéo…
À l’âge de 20 ans, John a commencé à jouer avec son père avant de se lancer en solo. Il a réussi à résoudre son complexe d’Oedipe armé d’une solide technique sur sa Gibson jazz à la forme et au son reconnaissables d’entre tous. Son album de 1997 contenant le grand hit « Avalon » a été acclamé par les critiques, qui n’ont pas hésité à comparer son trio à Nat King Cole et son orchestre. Le voici en formation big band :
En écoutant John Pizzarelli jouer de la guitare sur scène, on ne peut qu’admirer sa dextérité et sa précision.
Pizzarelli est aussi un formidable arrangeur, en atteste par exemple l’adaptation du succès pop des Wings « WIth a little luck » écrite par Paul Mc Cartney Cette fois ci, observez bien sa guitare. Oui vous avez bien compté. il y a bien sept cordes sur cette « Moll » customisée à son nom. Ainsi est-il capable de jouer des accords enrichis avec une facilité déconcertante. Les critiques ont souvent salué sa technique, qui rappelle celle de son père Bucky.
Si Pizzarelli est souvent comparé à Nat King Cole, c’est parce que ce dernier a été l’une de ses principales influences. En effet, Pizzarelli n’hésite pas à dire lors de ses concerts que s’il est musicien de jazz et crooner, c’est parce qu’un jour, il a entendu Nat King Cole chanter. Le voici dans un clip présentant la fameuse « Route 66 » en hommage à son maître.
Et voici l’idole, Nat King Cole himself…
Le crooner italo-américain est non seulement un excellent guitariste, un arrangeur reconnu, mais aussi un animateur de talk shows musicaux sur la « John Pizzarelli Radio de Luxe« . Il a également remis au goût du jour le répertoire américain du jazz de big band depuis les années 90/2000. Il parcourt le monde entier, souvent programmé au Japon, en Europe et aux États-Unis. Ne le ratez pas lorsqu’il reviendra la prochaine fois…
Une idée un peu folle : Et si on créait un festival de jazz italo-américain du côté de Nogent ?
Allez, un dernier pour la route. Un petit Beatles adapté en bossa jazz pour finir :